Le crossope aquatique a un pelage bicolore : son dos est noir, son ventre est clair. Sur sa queue est disposée une rangée de poils raides qui lui permette de se diriger quand elle nage. Ses dents des pointes orangées, c’est la particularité du genre Neomys. La musaraigne aquatique mesure une quinzaine de centimètres de long, queue comprise, et ne pèse que 8 à 23 grammes.
Elle affectionne les milieux humides jusque 2 500 mètres d’altitude, cette espèce est extrêmement discrète et difficile à identifier sur le terrain. Les connaissances sont limitées et les observations, bien que peu nombreuses, sont réparties dans la quasi-totalité de l’Isère mais concernent majoritairement des individus trouvés morts.
Particulièrement bien adaptée à la vie aquatique, le crossope aquatique plonge, nage et flotte comme un bouchon. Elle capture ses proies (larves, gammares, trichoptères,…) qu’elle détecte grâce à ses vibrisses et leur injecte de la salive neurotoxique qui lui permet de conserver des proies à manger ultérieurement. Elle mange l'équivalent de la moitié de son poids par jour et peut attraper des proies de grande taille (mollusques, lombrics, amphibiens, etc). C’est une espèce solitaire.
La musaraigne aquatique est un animal qui vit un an à un an et demi tout au plus. La période de reproduction court d’avril à septembre. Plusieurs gestations et mises bas sont possibles dans l’année. La probabilité de rencontrer des crossopes aquatiques est donc plus élevée en été. Très territoriale, elle utilise le même linéaire de cours d'eau toute l’année.
Le crossope aquatique est le plus souvent menacé par la perte et la dégradation de son habitat, principalement par l’utilisation de produits polluants tels que les pesticides. Mais les ouvrages hydroélectriques et d’autres aménagements empêchent aux individus de se disperser pour les échanges génétiques entre les populations. Cette musaraigne est considérée comme espèce bioindicatrice sur la qualité du milieu aquatique. La qualité de l’eau a un effet direct sur cette espèce de pars les produits polluants, mais aussi un effet indirect sur ses proies (invertébrés aquatiques).
La restauration des corridors aquatiques et la préservation d’une bonne qualité des cours d’eau sont donc des actions favorables à cette espèce.
Malgré les connaissances relativement approfondies sur cette espèce, cette fiche est perfectible, n’hésitez pas à en proposer vous-même des compléments ! Vous pouvez tout à fait reprendre des informations de cette fiche-ci. Merci.