La loutre d'Europe est reconnaissable à son corps allongé, sa longue queue recouverte de poil ainsi que ses pattes palmées. D'une longueur approximative d'un mètre, les mâles peuvent peser jusqu'à une dizaine de kilos, alors que les femelles, beaucoup moins corpulentes, ne dépassent pas les 8 kg. Mammifère semi-aquatique, le corps fuselé de la loutre d'Europe est prévu pour la nage et la pêche. Elle possède également de longues moustaches (vibrisses) caractéristiques qui lui permettent de détecter les mouvements de ses proies sous l'eau.
La loutre demeure assez rare en Isère, les individus étant très localisées. Les quelques observations relatives à l'espèce ont surtout été relevées dans la moyenne vallée du Rhône et ses affluents. Quelques données attestent également d'une présence occasionnelle dans le Vercors, le Pays voironnais et le long du Guiers. Et un garde-moniteur du Parc national des Ecrins au secteur de l’Oisans a découvert des indices de sa présence sur les berges de la Romanche, en août 2017.
Espèce inféodée aux milieux aquatiques, la loutre d'Europe convoite tout type de cours d'eau, de la rivière lente aux fleuves rapides ou torrents, en passant par les canaux anthropisés. On la retrouve également au sein de points d'eau stagnante tels que les marais, tourbières, lacs, étangs, etc. Pour sa phase de vie plus terrestre (repos et reproduction), la loutre d'Europe utilise des aires de repos ainsi que des « catiches » (zones lui servant de gîte lors de la mise bas et l'élevage des jeunes) situées au sein des berges, à proximité des points d'eau ou parfois éloignés de ces derniers afin d'éviter tout risque d'inondation. Ces catiches peuvent se situer au sein de souches, d'arbres creux, d'arbres à végétation arbustive dense à leur pied ou également de terriers abandonnés par d'autres espèces. La loutre d'Europe est une espèce carnivore, se nourrissant majoritairement de poissons et, plus rarement, de rongeurs, d'oiseaux aquatiques, d'amphibiens, de crustacés, de mollusques, etc.
La loutre est une espèce sédentaire. La période de reproduction a généralement lieu entre les mois d'avril et de septembre. La gestation dure alors une soixantaine de jours.
Les actions favorables à l'espèce concernent essentiellement le domaine aquatique. Il est ainsi important de limiter au maximum la fragmentation des cours d'eau ou d'aménager des passages pour la loutre aux points les plus sensibles. Il est également conseillé de conserver au maximum le caractère sinueux des cours d'eau et d'éviter l'imperméabilisation des berges, tout en préservant les ripisylves. Dans le domaine agricole, les rejets polluants vers le milieu aquatique doivent être proscrits.