La musaraigne alpine est reconnaissable à son pelage sombre, uniformément brun-gris. Seuls ses pieds et le dessous de sa queue présentent des tons plus clairs, se rapprochant de l'argenté.
À l'échelle nationale, la musaraigne alpine n'est présente que dans les Alpes. L'Isère est un des départements constituant sa limite occidentale de répartition. Elle a été observé dans les massifs au sud-est du département : Belledonne et Oisans.
C'est une espèce très peu connue. Elle semble fréquenter les abords des ruisseaux, les forêts, les milieux ouverts prairiaux et les rochers jusqu'à 2500 m d'altitude. Elle se nourrit d'invertébrés et affectionne les mêmes milieux que la musaraigne aquatique, mais ses pratiques diffèrent : la musaraigne alpine, contrairement à la musaraigne aquatique ne plonge pas.
La musaraigne alpine se reproduit au printemps et en été, son pic d'activité se situant à cette période. L'espèce peut être observée avant l'arrivée de la neige. Des ossements peuvent être identifiés dans les pelotes de réjection ou les fèces de mammifères et sont un moyen fiable pour attester la présence de l'espèce. Ce type d'indice peut être récolté toute l'année.
Le manque de connaissances sur cette musaraigne spécifique des Alpes ne permet pas de proposer de mesures favorables. Il paraît toutefois opportun de préserver sa ressource alimentaire (les invertébrés) en évitant l'utilisation de pesticides. La mise en place de mesures de gestion extensive des milieux ouverts, respectueuses de la biodiversité de même que la préservation des zones humides et de la bonne qualité de cours d'eau peut également constituer des pistes d'actions pertinentes à envisager. Quoiqu'il en soit, des prospections ciblées sont à réaliser afin d'augmenter les connaissances au sujet de cette espèce encore trop méconnue.