Le Muséum et le PIFH

Le Muséum et le PIFH

Portrait de Muséum de Grenoble

Le Muséum de Grenoble verse ses données au Pôle d’information flore habitat (PIFH) depuis 2015.

Le Muséum : un bâtiment, une histoire et des données très anciennes, ... mais un rôle toujours très actuel.

Le Muséum de Grenoble possède dans ses collections de très nombreuses parts d’herbiers historiques (plusieurs milliers de spécimens parmi les plus remarquables sont d’ailleurs aujourd’hui consultables sur le portail des collections du muséum). Ces plantes séchées, archives inestimables de notre patrimoine naturel, sont inventoriées par le chargé des collections botaniques du Muséum, Matthieu Lefebvre, poursuivant le travail de ces prédécesseurs. Ce dernier a bien voulu nous présenter une de ses missions : le versement de données au Pôle d’information flore habitat (PIFH).

Une plateforme qui mutualise et met à disposition les données sur la flore

Le PIFH est une plateforme web qui fédère les structures travaillant sur la flore et les habitats naturels. Il mutualise les informations sur la flore et les met à disposition via ce site : données (à tel endroit, telle date, il y avait telle plante), documents, actualités, outils, … Aujourd’hui 5 millions de données sont disponibles. Depuis peu, ce sont aussi des données sur la fonge (les champignons) qui sont aussi accessibles grâce à  la Fédération Mycologique et Botanique Dauphiné-Savoie

Les données sont de trois sortes : récentes, anciennes et historiques (avant 1957).

La création du Pôle résulte d’une volonté conjointe de la Région Rhône-Alpes et de la DREAL Rhône-Alpes exprimée dès 2007 à laquelle se sont associés les huit Départements de Rhône-Alpes (Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Rhône, Savoie, Haute-Savoie). Le PIFH couvre depuis cette année l’ensemble de la région Auvergne Rhône-Alpes.

L’animation du PIFH se fait par les Conservatoires botaniques nationaux alpin (CBNA) et du massif central (CBNMC).

Le Muséum a adhéré à la charte du PIFH en mai 2015 (la charte stipule les conditions d’exploitation des données, les droits et devoirs, l’utilisation de ces données, ...).

Les adhérents peuvent ainsi voir les données précises mais le grand public peut également avoir des informations générales à l’échelle de la commune.

Une fois par an, le versement du muséum.

Le premier transfert test a eu lieu en 2015. Il comportait 1100 données de l’herbier Jayet, (fin du 19ème siècle), un herbier de Rhône Alpes (photo de Artemisia eriantha, Herbier Jayet, Muséum de la ville de Grenoble, CC-BY-NC-ND).

Concrètement, le versement se fait en envoyant un mail au PIFH contenant un document Word où figurent les données principales de l’herbier, c’est-à-dire la détermination originale, la détermination révisée, la dénomination actuelle (le nom de la plante), la date de récolte, le lieu de la collecte, le nom du déterminateur et/ou du récolteur, le code identifiant TAXREF*.

En décembre 2016, 1300 données de l’herbier Lenoble (à gauche sur la photo) ont été versées et en 2018, c’est environ 6400 données de l’herbier Chatenier (à droite sur la photo ci-dessous) qui ont été partagées.

Les herbiers de Lenoble et Chatenier (fin 19ème – début 20ème siècle) contiennent de nombreuses plantes de la Drôme comme on peut le voir sur la carte ci-dessous.

La logique du Muséum est donc de verser les données herbier par herbier.

Cette année ce sont certaines données de l’herbier Maurice Breistroffer (ancien conservateur du muséum) qui devraient être transmises (photo ci dessous, Hypericum nummularium, Herbier Breistroffer, Muséum de la ville de Grenoble, CC-BY-NC-ND).

Intérêt pour Museum d’histoire naturelle de Grenoble

Les missions principales de l’unité scientifique du muséum sont de conserver, d’inventorier, mais aussi de valoriser les collections dont les herbiers. Cette valorisation peut se faire :

  • via nos expositions temporaires,
  • lors d’animations pendant les journées européennes du patrimoine par exemple (voir photo ci dessous),
  • lors de consultations scientifiques,
  • et aussi justement par ces cartes du PIFH.

Il est utile de trouver des données historiques et actuelles, de les croiser sur des secteurs géographiques ou sur des taxons.

Le Muséum est un acteur important de la conservation de notre patrimoine naturel. C’est donc essentiel pour nous de participer à ce réseau de connaissance de la flore.

L’intérêt n’est pas le volume, la quantité, mais bien la qualité avec ces données uniques, historiques, anciennes qu’on ne trouve souvent nul par ailleurs.

 

*TAXREF est le référentiel taxonomique national pour la faune, la flore et la fonge (les champignons) de France métropolitaine et d’outre-mer, élaboré et diffusé par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) dans le cadre de la mise en œuvre du Système d’Information sur la Nature et les Paysages (SINP). Ce référentiel est unique pour la France ; il a pour but de lister et d’organiser les noms scientifiques de l'ensemble des êtres vivants recensés sur le territoire. Le référentiel TAXREF est consultable et téléchargeable sur le site internet de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) coordonné par le MNHN.