Balade urbaine, oiseaux des villes

Balade urbaine, oiseaux des villes

Portrait de Thibault_LCRQ

Avec le retour des beaux jours, le Muséum de Grenoble organise des balades urbaines ornithologiques accessibles à tous. Ces promenades conviviales permettent de découvrir des oiseaux observables sans sortir de la ville. J'ai assisté à celle du 15 mai. Laissez moi vous guider avec un compte rendu de ces 3h de balade à travers Grenoble !

 

Ces balades urbaines sont animées par Mohamed MOKTAR animateur au Muséum et Jean Marc COQUELET, régisseur des collections du Muséum et passionné d'ornithologie. Chacun amenant des connaissances différentes mais complémentaires.

La balade commence par une distribution de jumelles aux participants, outil indispensable à l'observation des oiseaux. S'en suit une explication de Jean Marc pour apprendre à faire la mise au point puis nous nous dirigeons vers le jardin des plantes. Première pause au niveau de la mare du jardin, là Jean Marc espère que le héron cendré qu'il a vu la veille daignera montrer le bout de son bec mais nous l'attendons en vain, le héron ne se montrera pas. A la surface de l'eau nagent paisiblement deux Canards colvert tandis que Jean Marc explique au groupe la différence entre le Pigeon biset (très commun, que l'on voit partout en ville) et le Pigeon ramier, espèce plus grosse et moins répandue en ville (c'est eux que l'on appelle également Palombe). Nous ne verrons pas de Pigeon ramier, mais un petit Etourneau, sautillant vers nous pour récupérer les miettes du sandwich d'un visiteur du parc.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Musée de la Résistance. Sur le chemin, Mohamed atttire notre attention sur des nids d'Hirondelles de fenêtres sous les rebords de certains toits tout en expliquant : "En préservant les bâtiments, tu préserves les animaux qui s'installent". Derrière le musée, se trouve une maison dont les murs du dernier étage ont été habillés de bois sculpté dans lequel des losanges ont été découpés. En regardant avec attention ces espaces vacants, nous distinguons que des fils sortent de certains. Il s'agit de matériaux ramenés par divers oiseaux lors de la nidification. 

La suite de la balade se poursuit dans le parc des berges de l'Isère (aussi appelé le Bastion par certains). Ce parc très boisé est un lieu propice à l'observation et à l'écoute des oiseaux. Lorsque nous passons à proximité de troncs couchés, Mohamed en profite pour nous parler du cycle des végétaux. Ces troncs n'ont pas été oubliés mais bel et bien laissés ici volontairement afin de réenrichir naturellement le sol en se décomposant. Ce qui est résumé par la dernière phrase de l'explication de Mohamed : "La mort fait partie de la vie.".

Un peu plus loin sur le chemin, Jean Marc installe une lunette grossissante et place en vue de l'objectif un nid de Sitelle torchepot. Pour faire son nid, cet oiseau cavernicole cherche des trous dans les arbres et lorsque celui ci convient à ses besoins, il applique un torchis au niveau de l'entrée pour en réduire la taille et ainsi empêcher les plus gros oiseaux de venir le déranger. Cet oiseau a la capacité de descendre les troncs à la verticale, la tête en bas. Un spectacle renversant que nous n'aurons pas la chance de pouvoir observer. Cependant nous avons pu voir un petit Grimpereau escaladant un arbre. Jean Marc nous précise que cet oiseau est un excellent grimpeur mais pour redescendre au sol, il se jette dans le vide et vol jusqu'en bas.

Au niveau du dernier "spot" de Jean Marc, nous avons pu faire une observation incroyable de Pic épeiche qui faisait des allers-retours pour nourrir ses petits. A chaque fois que ce Pic revenait au nid, nous entendions les petits s'agiter et piailler pour réclamer à manger. Nous n'avions plus qu'à profiter du spectacle.

Pour conclure la promenade, Mohamed nous a invité à nous intéresser au nom scientifique des espèces. En effet leur signification latine est bien souvent révélatrice d'un comportement ou d'une caractéristique particulière. L'exemple du Pinson des bois ou Fringilla coelebs en latin a été donné. En effet coelebs signifie "célibataire" en latin et dans les populations suédoises de Pinsons seuls les juvéniles et les femelles migrent en hiver. Pour conclure cette balade riche en observations et en anecdotes, nous avons mis en commun toutes les fiches représentant les oiseaux que nous avons observés ou évoqués à l'oral (voir photo ci-contre).

 

J'ai également interrogé Rose, une des participante de la balade pour recueillir son avis, ses impressions : "C'était très agréable et apaisant. j'ai beaucoup aimé regarder les trous et les animaux. Ce n'est pas quelque chose que l'on fait spontanément. C'est un réel anti-stress. Au fur et à mesure de la balade, les yeux s'aiguisent, on repère mieux. Au début je ne voyais pas facilement ce que l'on nous montrait. Il faut prendre son temps et savoir où trouver aussi. Je prendrais ma matinée pour revenir toute seule je pense. Et je veux revenir à la prochaine balade organisée ! C'est une bonne façon de redécouvrir Grenoble."