Insolite : un ibis chauve de passage en Isère !

Portrait de LPO Isère

Le 5 septembre 2020, le centre de sauvegarde de la faune sauvage de l’Isère, le Tichodrome, a accueilli un ibis chauve, trouvé dans un champ à Vif.

L’ibis chauve est un oiseau inféodé aux milieux semi-désertiques ou rocheux, présent principalement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il tient son nom de l’absence de plumes sur sa tête, favorisant sa reconnaissance. Grégaire, il vit en colonies de 10 à 40 congénères.

L’oiseau est inscrit “en danger d’extinction” sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et fait l’objet de programmes de réintroduction, dont les projets « Life + Biodiversité », en Espagne ainsi qu’en Allemagne et Autriche.

L’ibis chauve retrouvé en Isère en septembre 2020 est une femelle de deux ans. Elle est baguée et dispose d’un émetteur permettant de la reconnaître et de la suivre. Elle fait partie du projet « Life + » autrichien et a été nommée AFRA. En pleine migration d’Autriche jusqu’en Toscane pour la première fois seule (son premier parcours avait été réalisé avec des congénères et son « éleveuse » en ULM), elle s’est retrouvée en Isère suite à une erreur d’orientation.

Elle a ainsi visité, pendant tout le mois de septembre, les secteurs de Vif, Monestier-du-Percy, Monestier-de-Clermont, Roissard, l’aéroport de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, Saint-Jean-de-Bournay, Saint-Quentin-Fallavier, et paraît actuellement quitter l’Isère en direction du Rhône et de la Loire, en passant par Bron, Vénissieux, Saint-Andéol-le-Château, Givors et Saint-Chamond.

Issue d’un programme de réintroduction et donc « habituée » à l’Homme, elle adopte un comportement peu farouche qui augmente les risques de mortalité : écrasements routiers, électrocution, tirs de chasse, prédation par des chiens errants ou de chasse…
Aussi, la LPO vous invite à ne pas approcher l’oiseau, à ne pas tenter de le nourrir, et demande aux chasseurs de bien identifier leur cible avant de tirer, afin de pas éliminer cet oiseau rare, en mauvais état de conservation à l’échelle internationale.

Il n’est pas nécessaire de nous avertir de la présence de l’oiseau sur un secteur précis, sa balise GPS permet aux équipes du projet « Life + » de connaître précisément sa position.
En revanche, si vous trouvez cet oiseau blessé ou risquant un danger imminent (prédation, écrasement…), merci de contacter directement le Tichodrome ou le centre de soins pour animaux sauvages du Rhône, l’Hirondelle.