Les serpents, mieux les connaître pour ne plus les craindre

Portrait de LPO Isère

Au-delà des mythes qui ont indirectement façonné aux serpents une image négative qui leur colle aujourd’hui aux écailles, saviez-vous que ces animaux protégés sont de véritables auxiliaires de jardin aux capacités extraordinaires ?

Plutôt discret, relativement casanier et surtout très farouche, le serpent n’apprécie guère la compagnie des Hommes, et évitera tout contact avec cet ultime prédateur. Aussi, cela fait de lui un animal à la notoriété inégalable… même auprès de ceux qui ne l’ont jamais croisé !


Couleuvre vipérine – Alexandre Roux

Des capacités incroyables

Les serpents disposent de facultés fascinantes, comme un odorat et une vue d’une grande précision, leur offrant des possibilités de stratégies d’attaque envers leurs proies très efficaces (chasse à l’affût, glandes à venin, déplacements dans les arbres pour certaines espèces…). La couleur de leurs écailles leur permet quant à elle de se camoufler dans le paysage pour rester à l’abri de leurs prédateurs et du dérangement. Aussi, leur température interne varie en fonction de la température du milieu où ils se trouvent ! Des qualités que l’Homme peut lui envier…


Couleuvre helvétique – Alexandre Roux

Un auxiliaire au jardin

Même s’il est aisé de lui coller l’étiquette du méchant prédateur, il est important de savoir que les serpents ont un réel rôle à jouer dans les écosystèmes et leur présence dans la nature ou dans un jardin accueillant n’a rien d’anormal. Ils se nourrissent de rongeurs, d’amphibiens et de lézards, et les jeunes serpents, sortant plutôt en septembre, mangeront essentiellement des insectes, permettant ainsi l’équilibre de la biodiversité locale.


Couleuvre verte et jaune – Alexandre Roux

J’ai un serpent dans ma maison

Car il recherche principalement des endroits à l’abri, frais l’été (quand il fait trop chaud, au-delà de 27°C) et chauds l’hiver (pour se mettre hors gel), il se peut que vous croisiez un jour ce reptile dans votre jardin, votre garage ou votre maison.

Sa présence, bien que surprenante, n’a rien d’anormal quand on sait que les habitats naturels des serpents (friches, haies, zones humides…) disparaissent petit à petit au profit d’une urbanisation toujours plus grandissante.

Alors avant de brandir la pelle et de tenter d’éliminer ce fascinant animal, prenez le temps d’observer, de loin, ce visiteur. Couleuvre aux pupilles rondes, à la queue longue et aux grosses écailles ? Ou vipère aux pupilles verticales, à la queue courte et aux petites écailles ?


Couleuvre verte et jaune – Alexandre Roux

Ces premiers détails vous permettront de savoir si vous avez affaire à un animal venimeux ou non. Mais attention aux amalgames, venimeux ne veut pas dire agressif ! Bien au contraire… Pour éviter de « gâcher » son venin en vous attaquant, la vipère préférera prendre ses jambes à son cou (si l’on peut dire) pour lui éviter des efforts inutiles, et n’attaquera que si c’est sa seule échappatoire.

Que faire pour cohabiter avec les serpents ?

La première étape est d’apprendre à les connaître et à les reconnaître. Quelle espèce vous pouvez rencontrer selon votre lieu d’habitation, pourquoi elle peut se retrouver chez vous et comment vivre ensemble…

Aussi, si vous parvenez à prendre une photo du serpent, l’identification par les membres de la LPO et du GHRA (groupe herpétologique Rhône-Alpes) sera rapide et pourra vous rassurer sur les manières de procéder, en fonction du lieu où vous l’avez vu.

La meilleure façon de cohabiter avec les serpents est d’aménager ou de réserver des zones de son jardin pour leur laisser des lieux de vie : herbe non tondue, mare, murs de pierres sèches, tas de bois… Et pour éviter de vous déranger mutuellement, l’idéal est d’installer ces abris loin de vos lieux de passage : chacun chez soi !


Vipère aspic – Alexandre Roux

>> Pour plus d’informations, téléchargez la plaquette « SOS Serpents » disponible à ce lien.

En cas d’intrusion chez vous uniquement, vous pouvez contacter la brigade bénévole « SOS Serpents » qui saura vous renseigner et vous rassurer sur les gestes et méthodes à faire et à ne pas faire : isere@lpo.fr et ghra.contact@gmail.com.

Parce que dans ce contexte où l’Homme colonise toujours un peu plus les territoires de la faune sauvage, il est essentiel de ré-apprendre à vivre avec elle !