Grand Sylvain - Limenitis populi

Portrait de flavia

Bien que le Grand Sylvain soit un des plus grands papillons de jour de France, il est très discret et son observtion demande patience et connaissance.
Grand Sylvain - Guicherd Grégory, nature isère
Comment identifier cette espèce ?

Le dessus des ailes du Grand Sylvain est sombre, brun/noir, avec des taches blanches plus ou moins marquées selon les individus. A cela, des pointillés oranges et une ligne irisé bleuté souligne le bord des ailes. Le dessous, visible quand le papillon est posé, est orange avec sur l'aile postérieure une bande blanche formée par des taches.

En Isère, cette espèce est suffisamment caractéristique pour ne pas être confondue.

Pour l'observer, le matin ou lors de forte chaleur, il faut chercher un site avec des Trembles dans des allées forestières et des clairières, trouver des flaques boueuses ou des excréments de mammifères et patienter ! Si, l'espèce est présente, vous verrez alors, un grand papillon planer au dessus de vous et se poser pour absorber à l'aide de sa trompe les sels minéraux dissous dans l'eau de la boue ou des excréments.

Répartition de l’espèce en Isère

Cette espèce a fortement régressé en Isère comme dans de nombreux départements de France. Pratiquement disparue en milieu collinéen, elle ne subiste plus que dans les vallées, comme celle de la Romanche et sur les flancs des massifs montagneux : Belledonne, Vercors, Chartreuse, etc. Présente jusqu’à 1600 mètres d'altitude,  mais surtout entre 700 et 1300 mètres, elle peut parfois s'observer plus haut en altitude.

Écologie locale

Cette espèce forestière quitte rarement les lisières, les clairières et les chemins intraforestiers ensoleillés, peuplés de Trembles. Le papillon passe la plupart de sa vie perché dans la canopé. Toutefois, il lui arrive de descendre au sol pour s'alimenter de sels minéraux dissous dans l'eau et présent dans la boue, les excréments de mamifères ou les cadavres.

Phénologie – variations liées aux saisons

Les papillons volent entre fin mai et fin juillet. Les jeunes chenilles, au troisième stade, hibernent à l’extrémité des branches de Trembles, dans un hibernaculum, c’est-à-dire l'abri que la chenille fabrique pour passer l'hiver. Pour cela, elle va choisir une feuille, qu'elle va modeler en forme de tube fermé à l'une des extrémités à l'aide des fils de soie et de ses mandibules, puis l'amarer fermement à un rameau. La petite chenille en diapause, passe ainsi les périodes froides, cachée et protégée jusqu'au printemps.

Actions favorables à l’espèce

Préserver et favoriser des forêts diversifiées. Conserver les lisières et les boisements avec des Trembles, même si dans la sylviculture ils sontt considérés comme ininterréssants pour les filières du bois. Enfin, conserver les flaques et les ornières sur les chemins forestiers afin que l'imago trouve des ressources en sels minéraux.