Lézard des souches - Lacerta agilis

Portrait de LPO Isère

Le lézard des souches est une espèce extrêmement localisée en Isère, limitée aux contreforts de la Chartreuse. Ce lézard est un hôte des prairies de fauches et des talus herbeux.
Lézard des souches mâle adulte © Bruno Fonters
Comment identifier cette espèce ?

Le lézard des souches est un lézard massif, avec une tête courte et épaisse caractéristique. C'est un lézard de taille moyenne, de 15 à 19 centimètres de longueur (queue comprise), intermédiaire entre le lézard vert et le lézard des murailles.

Ses membres sont courts et sa queue est moins longue que chez la plupart des autres lézards. Le mâle adulte a les flancs verts mouchetés de noir. Une large bande dorsale brune bordée par deux lignes claires (grises à crème) se prolonge sur la tête et la queue. Des taches noires de forme assez rectangulaire maculent cette bande. Des ocelles sont souvent présents sur les flancs. La femelle est généralement dépourvue de vert. Elle peut cependant avoir la gorge de teinte verdâtre. La couleur

d’ensemble est brun clair, brun grisâtre à brun verdâtre avec parfois des teintes rouille ou noires. Les ocelles sur les flancs sont plus ou moins bien marqués et restent un élément diagnostique. La bande dorsale sombre contraste souvent avec la couleur brun clair des flancs.

Le jeune et le juvénile sont relativement difficiles à identifier. Leur couleur brune évoque les autres petits lézards susceptibles d'être rencontrés aux mêmes endroits : le lézard des murailles et le lézard vivipare. La présence d'ocelles, au moins sur les flancs, est caractéristique du lézard des souches. La forte tête, la couleur plutôt unie et, en général, le dos plus sombre permettent aussi d'identifier l'espèce.

Répartition de l’espèce en Isère

En Isère, les données sont très localisées. Sa distribution est limitée à la vallée du Guiers dans les piémonts occidentaux de la Chartreuse, à 560 mètres d'altitude en moyenne. Toutefois, la difficulté d’'observer ce reptile, ainsi que sa confusion courante des femelles et jeunes lézards verts, rendent difficile la connaissance des limites exactes de l'étendue des populations. La population iséroise semble dorénavant déconnectée de celles de Savoie (Bauges notamment) où l’espèce n’a toujours pas été observée autour de la Chartreuse, malgré des recherches ciblées entre 2009 et 2012 réalisées par la LPO Isère pour le Parc naturel régional de Chartreuse.

Écologie locale

Présent en milieu ouvert, la structure de son environnement est le facteur qui importe le plus à ce reptile. Il est considéré comme une espèce-parapluie et comme un bon indicateur de la biodiversité présente. Le lézard des souches vit essentiellement dans les milieux enherbés et en lisière des forêts. Il est ainsi présent dans les prairies de fauche, les landes, les clairières et les haies. Il fréquente également les talus de routes et de chemins. L’espèce privilégie donc les zones de végétation rase, parsemées de petits secteurs à sol nu. La présence de sols meubles est appréciée, notamment pour la ponte. Le territoire du lézard des souches est très réduit, compris entre 100 et 2000 mètres carré. En outre, le lézard des souches est particulièrement casanier, ce qui limite le potentiel de colonisation de nouveaux habitats.

Phénologie – variations liées aux saisons

Le lézard des souches sort de son hibernation dès le début du mois d'avril et commence rapidement à s'activer afin de s'alimenter. Sa reproduction a lieu entre mai et juin, correspondant au pic d'activité. Une légère période d'observation est visible entre juillet et août coïncidant avec les éclosions. Dès septembre, l'espèce n'est plus observable du fait de son retour dans des abris pour passer la période froide.

Actions favorables à l’espèce

Les principales menaces qui pèsent sur le lézard des souches sont les atteintes à ses milieux de vie. Toutes actions visant à préserver les prairies et les zones enherbées sont à mettre en place. La nécessité de maintenir des milieux structurés (site de ponte, de thermorégulation et d’abri) aux ressources alimentaires suffisantes est d’autant plus importante.

Commentaire de l'auteur

Malgré les connaissances relativement approfondies sur cette espèce, cette fiche est perfectible, n’hésitez pas à en proposer vous-même des compléments !
 Une partie des éléments de cette fiche provient de l'atlas des amphibiens et reptiles de Rhône-Alpes réalisé par le Groupe herpétologique Rhône-Alpes et la LPO Rhône-Alpes.

Vous pouvez tout à fait reprendre des informations de cette fiche-ci. Merci.