Rousserolle verderolle - Acrocephalus palustris

Portrait de LPO Isère

Si son plumage est en tous points semblable, à quelques nuances près, à celui de sa cousine la rousserolle effarvatte, il n'en est pas de même quant à son ramage. Dans la grande famille des oiseaux chanteurs, la verderolle est une vraie diva : cachée dans un buisson, en plaine comme en montagne, elle raconte ses voyages africains et européens grâce à ses dons d’imitation hors du commun.
Comment identifier cette espèce ?

Nous sommes en présence d’une fauvette aquatique de taille moyenne : 13 à 15 cm de longueur, 19 pour l’envergure et 10-15 g pour le poids.

Dans un premier temps d'observation, et de par sa morphologie, la rousserolle verderolle est en tous points semblable à la rousserolle effarvatte : même taille, même silhouette, mêmes teintes fauves, seules des nuances verdâtres sur le plumage du dos ainsi qu’un bec un peu plus court notent une différence avec l’espèce voisine. C’est essentiellement par le comportement qu’on fera la différence entre les deux espèces. La verderolle est une extraordinaire imitatrice et elle se montre capable de produire un "pot-pourri" de chants qu’elle aura collectés tant en Afrique qu’en Europe : espèces exotiques qu’on aura certes du mal à identifier, mais aussi mésanges, merles, moineaux, chardonnerets et autres passereaux "bien de chez nous" qu’on reconnaîtra sans peine : on compte plus de 200 espèces imitées dont la moitié sont africaines.

Son domaine de vie est la végétation touffue d’un buisson (aulnes, saules) dans un secteur frais, humide ou, souvent en montagne, la strate herbacée dense et haute qu’on peut trouver près des lieux de pâture, telle la mégaphorbiaie. Elle ne se montre le long des tiges que pour chanter et reste cachée la plupart du temps.

Répartition de l’espèce en Isère

On peut s’aventurer à dire qu’il existe deux populations de verderolles, celles qui se reproduisent en montagne (moyenne : 1000 m) et celles qui se tiennent dans la plaine (moyenne : 350 m) pendant la belle saison ; un record le 14 juillet 2009 au-dessus d’Entraygues à 2122m.

Écologie locale

L’espèce occupe des milieux bien différents mais avec un invariant : la densité végétale. En montagne jusqu'à plus de 2000 m dans les mégaphorbiaies, prairies grasses, aulnaies vertes et ripisylves. En plaine, elle est plutôt proche de l'eau dans des milieux buissonnants et denses bordés d'un fouillis de hautes herbes.
Pour la rencontrer, deux possibilités s’offrent donc à l’observateur : soit écouter les "montagnardes", soit écouter celles de la plaine, citons des exemples :

  • montagne : en Vercors sous le col Vert par exemple, ou en Chartreuse au marais des Sagnes (Le Sappey)
  • plaine : dans la vallée de l’Isère, à l’ENS des Goureux sur la commune de Vourey.
Phénologie – variations liées aux saisons

Dans la mesure où les végétaux qui l’abritent sont plutôt tardifs, la verderolle est une migratrice qui boucle le cycle printanier de la migration : les premiers oiseaux sont notés autour du 7 mai, avec une marge de quelques jours de part et d’autre.

La plupart des verderolles repartent vers l’Afrique dès le mois d’août après un séjour assez court sous nos latitudes.

Actions favorables à l’espèce

L’espèce est plutôt en expansion et elle bénéficie plutôt des mesures écologiques appliquées à l’agriculture (bandes enherbées, friches) ; on doit veiller à ne pas faire de fauche avant le mois d’août dans les secteurs que l’espèce fréquente..