Crapaud calamite - Epidalea calamita

Portrait de LPO Isère

Le crapaud calamite présente une activité principalement nocturne et est retrouvé au niveau de sites pionniers sableux à faible densité de végétation. Il trouve dans certains sites d'origine artificielle comme les carrières, les sablières ou encore les friches industrielles des milieux de substitution favorables.
Crapaud calamite © Rémi Fonters
Comment identifier cette espèce ?

Il s'agit d'un crapaud trapu avec des pattes arrière sont courtes qui ne lui permettent pas de sauter. Le crapaud calamite est par contre un excellent coureur. Il présente des glandes parotoïdes parallèles, presque toujours une ligne vertébrale jaune, une coloration de l'œil jaune citron réticulé de noir avec une pupille ovale disposée horizontalement ; 3 critères infaillibles pour le déterminer avec certitude.

Répartition de l’espèce en Isère

En Isère, le crapaud calamite a une population gravement fragmentée et présente un déclin continu de ses zones de présence et de la qualité de l'habitat.

Ainsi, dans le département, le crapaud calamite présente une répartition morcelée, avec un noyau de population se situant en plaine de Bièvre où il profite des moindres points d'eau dus à l'irrigation et aux gravières et un autre sur la Réserve naturelle régionale des Isles du Drac où il vit dans le lit du Drac.

Écologie locale

Cette espèce d'amphibien est inféodée aux milieux à sol nu résultant des dynamiques fluviales (crues) et exempts de toute végétation comme les gravières de rivières et les lônes sableuses. Les populations de crapauds calamites se fragmentent peu à peu et sont repoussées vers les terrains offrant des milieux substitution favorables, car présentant suffisamment de flaques et ornières pour permettre la reproduction.

En dehors de sa période de reproduction (de mars à septembre), il reste enfoui dans la terre ou le sable, et il ne sort que durant les nuits humides pour s'alimenter. La reproduction se fait de nuit, dans l'eau, et les pontes sont en forme de cordons et comportent, en moyenne, de 2200 œufs.

Lorsqu'il est à la recherche d'habitats favorables, ce crapaud peut parcourir facilement jusqu'à 2,5 kilomètres. Sur les sites urbains et périurbains, l'urbanisation est telle que les distances de déplacements sont très largement inférieures à cette valeur.

Phénologie – variations liées aux saisons

Le mois de mai est la période maximale d'activité du crapaud calamite mais avec une période de reproduction s'étalant sur plusieurs mois.

Ainsi, chez ce crapaud, la reproduction débute dès mars en plaine pour se poursuivre jusqu'en août, voire septembre en fonction de l'altitude et des épisodes météorologiques favorables de l'année.

En période hivernale, le crapaud calamite se cache profondément, dans un état léthargique, dans un substrat meuble pour se protéger des rigueurs de l'hiver.

Actions favorables à l’espèce

La survie des populations de crapauds calamite se base sur la création et la restauration d'un nombre suffisant de mares de volume adéquat, et de créer les gîtes terrestres qui manquent.

Les mares sont relativement peu profondes, de 0,50 m de profondeur environ. Les bordures doivent être idéalement en pente douce. Les mares doivent être le plus possibles temporaires : moins de concurrence avec d'autres espèces, tout en empêchant l'arrivée des poissons, des larves d'odonates et de la végétation. Le va-et-vient d'engins de travaux peut être aussi fort utile pour rajeunir et maintenir les flaques. En effet, cela permet de maintenir en surface les particules les plus fines telle l'argile qui va permettre très facilement l'installation de petits points d'eau. Enfin, plusieurs petites dépressions d'un mètre carré par exemple peuvent être creusées à différents endroits du terrain et remplies de sable, fournissant ainsi d'excellents habitats pour le crapaud qui s'y enterrera beaucoup plus facilement que dans un sol caillouteux.

Le manque de gîtes favorables aux individus terrestres augmente la mortalité aux abords des sites de reproduction. Les juvéniles n'ont alors qu'une possibilité très limitée de s'abriter lors de la sortie de l'eau et les adultes se déplacent probablement beaucoup pour trouver des abris efficaces. Les adultes utilisent des galeries de lapins, de rongeurs ou des anfractuosités dans le sol ou s'enfoncent activement dans les sols meubles. Des installations relativement simples (amas de cailloux placés sur un sol drainant préalablement décompacté sur 50 cm et légèrement surcreusé, le tout recouvert de terre et de végétation) permettent d'améliorer la survie. Il s'agit de mettre à disposition, à côté des mares pour les juvéniles et les adultes en période de reproduction, et plus loin pour les jeunes et les adultes en dehors de la période de reproduction, des abris accessibles pour favoriser les déplacements entre les différents sites.

Commentaire de l'auteur

Malgré les connaissances relativement approfondies sur cette espèce, cette fiche est perfectible, n'hésitez pas à en proposer vous-même des compléments ! Vous pouvez tout à fait reprendre des informations de cette fiche-ci. Merci.